Parmi les enseignements tirés du sermon du Prophète (alehi salat wa salam) au cours du Pèlerinage d’Adieu, nous pouvons recenser le hadith d’Abû Oumama el Bahilî
où il dit :
« Craignez votre Seigneur, faites vos cinq (prières),
jeûnez votre mois, versez l’aumône, et obéissez à votre gouverneur, vous
gagnerez le Paradis de votre Seigneur. »[1]
Rapporté par Tirmidhî qui a
jugé ce hadith bon et authentique.
Il a également été rapporté par
Ahmad et al Hâkim avec la variante : « Adorez Votre Seigneur »[2]
Cette recommandation contient les facteurs permettant de gagner le
Paradis, de jouir de ses bienfaits et de ses délices.
Telle est la
demeure qu’Allah a réservée à ses serviteurs obéissants et à Ses élus
vertueux. Il l’a ornée de généreuses jouissances et de rétributions
immenses que nul œil n’a vues, que nulle oreille n’a entendues et
qu'aucun esprit n’a pu s’imaginer. « Personne ne peut deviner quels
délices il leur a été secrètement réservé en récompense de leurs bonnes
œuvres. »[3]
Dans son propos : « Vous gagnerez le Paradis de
votre Seigneur », il a annexé le Paradis au Seigneur pour exprimer qu’il
est honorable, et pour lui donner plus d’ampleur et de considération.
Le Prophète alehi salat wa salam a ainsi évoqué cinq illustres moyens de gagner le Paradis et
de remporter ses rétributions et ses bienfaits.
Premièrement :
«
Craignez Votre Seigneur », autrement dit : en accomplissant Ses
obligations et en s’éloignant de Ses interdictions. Etymologiquement, la
piété est le rempart que l’individu place entre lui et ses peurs par
protection.
Envers Son Seigneur, elle correspond à placer un rempart le
préservant de ce qu'il craint de Son Seigneur, comme Sa colère et Son
courroux.
Elle se manifeste par son obéissance à Allah dans les actes,
et son abstention de commettre des péchés comme l’a souligné Talq ibn
Habib – Dieu lui fasse miséricorde – :
« La piété : c’est d’œuvrer
dans l’obéissance à Allah, inspiré par une lumière venant d’Allah, en
quête de la Miséricorde d’Allah. En parallèle, elle consiste à délaisser
la désobéissance à Allah, inspiré par une lumière venant d’Allah par
crainte du châtiment d’Allah. »[4]
Il faut inclure dans la piété,
la croyance aux fondements de cette religion, à son dogme parfait, et
la mise en pratique des commandements de l’Islam et des actes
d’adorations.
Tous ces éléments caractérisent la piété et
particularisent les gens pieux comme le révèle Allah :
« La vertu ne
consiste pas à orienter vos visages à l’Est ou à l’Ouest, mais la vertu
c’est de croire en Allah et au Jour Dernier, aux anges, aux Livres, aux
Prophètes, et de dépenser, malgré son attachement à la richesse, aux
proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs, aux mendiants, et
pour les esclaves. C’est d’observer la prière, de verser l’Aumône, de
tenir les engagements que l’on prend, de patienter dans le malheur et
l'adversité et en pleine ardeur du combat. Ceux-là sont les gens
sincères et ceux-là sont les gens pieux. »[5]
Deuxièmement :
«
Faites vos cinq prières » : signifie : observez avec rigueur les cinq
prières prescrites.
Le fait de les observer, ainsi, permet de gagner le
Paradis.
A l’inverse, les négliger entraîne vers l’Enfer. C’est la
colonne de la religion et son pilier le plus solide après l’attestation
de foi. Elle est le lien entre l’adorateur et Son Seigneur.
Elle est la
première chose dont on rendra compte le Jour de la Résurrection ; si
celle-ci est valide, le reste des œuvres le sera a fortiori.
Si
celle-ci est corrompue, le reste des œuvres le sera d’autant plus.
Elle
est le signe distinctif entre un musulman et un non-musulman. Son
observation est donc un acte de foi, sa négligence un acte de mécréance.
Nul n’a de religion sans prière et nul n’a sa part dans l’Islam en la
négligeant.
D’après le Musnad et autres, ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn el ‘As
rapporte qu'un jour le Prophète (alehi salat wa salam) a évoqué la prière en ces termes :
«
Quiconque l’observe elle lui sera une lumière, un argument, et un
secours le Jour de la Résurrection. Quant à celui qui ne l’observe pas,
elle ne lui sera pas une lumière, ni un argument et ne lui sera d’aucun
secours. Il sera plutôt le Jour de la Résurrection avec Coré, Pharaon,
Haman, et Ubay ibn Khalaf. »[6]
Troisièmement :
« Jeûnez votre
mois », signifie : le mois béni de Ramadân en s’abstenant la journée de
boire, de manger, et de corrompre son jeûne. C’est un seul mois au cours
de l’année durant lequel Allah a décrété de jeûner. « Ô croyants ! Il
vous est prescrit de jeûner comme il l’a été aux générations précédentes
ainsi serez-vous pieux. Des jours déterminés. »[7]
Il correspond à peu
de jours où il est très commode et facile de jeûner. Tous les musulmans
s’unissent dans sa mise en pratique. Ils y délaissent leurs désirs
primaires de boire, manger, et d’avoir des rapports sexuels.
Allah va
les rétribuer par Sa faveur et Ses bienfaits. Il va parfaire leur
religion, perfectionner leurs bonnes œuvres, et les combler de Son
immense récompense et de Sa bienfaisance sans limites. Au Paradis, il y a
une porte que l’on appelle « Rayân » où personne ne peut entrer en
dehors des jeûneurs.
Quatrièmement :
« Versez l’aumône. » désigne
celle qu’Allah vous a imposée, et a fait d’elle un droit sur la
richesse. Elle n’incombe pas au pauvre dont la fortune n’a pas atteint
le seuil minimum annuel requis.
Elle incombe uniquement aux
personnes qui en ont les moyens, et cela pour parfaire leur religion et
leur Islam et faire fructifier leurs biens et leurs vertus.
Elle permet
de pallier leur négligence accusée au niveau de leur personne et leurs
biens, de les purifier de leurs péchés, et de soulager les indigents et
les miséreux. Cela démontre l’excellence de cette dévotion et son
immense utilité.
Cinquièmement :
« Et obéissez à votre gouverneur
» : l'impératif signifie qu’il est obligatoire d'obéir au détenteur de
l’autorité des musulmans à condition de ne pas désobéir à Allah. Il faut
leur prodiguer le bon conseil et ne pas s’insurger contre eux ni sortir
de leur autorité. Allah révèle : « Ô croyants ! Obéissez à Allah
et obéissez au Messager et à vos détenteurs de l’autorité. »[8]
Parmi les textes où le Prophète (alehi salat wa salam) a confirmé cette notion au cours du
Pèlerinage d’Adieu, il y a les propos rapportés par Muslim dans son
Sahîh, selon Yahyâ ibn Hussayn :
« J’ai entendu ma grand-mère raconter
qu’elle a entendu le Prophète (alehi salat wa salam) prononcer un sermon pendant le
Pèlerinage d’Adieu où il a dit : Si un esclave vous gouverne par le
Livre d’Allah, vous devez l’écouter et lui obéir. »
Il est
impératif de prendre ce fait comme un acte de religion et de dévotion
permettant de se rapprocher d’Allah . Celui qui a ordonné d’obéir à
l’autorité est celui-là même qui a ordonné d'accomplir la prière, le
jeûne et l’aumône.
Toutes ces pratiques sont autant de moyens d’entrer
au Paradis et de gagner la Satisfaction divine.
Ces cinq
caractéristiques ont été affiliées aux croyants dans ce hadith, car
elles les caractérisent et les mènent à la perfection. at-Tîbî –
qu’Allah lui fasse miséricorde – a souligné :
« La sagesse d’avoir
lié ces caractéristiques et celles qui viennent ensuite, est de faire
savoir que les divers éléments de ces pratiques, dans tous leurs aspects
spécifiques, sont propres aux croyants. Ces derniers se distinguent
d’entre toutes les nations par ces caractéristiques.
Cette annexion les
stimule à promptement obéir et sert de rappel par le biais de cet
entretien. Par ailleurs, cela leur rappelle que cette annexion dans les
actes vient en parallèle à une autre annexion de bienfait qui est plus
élevée et plus parfaite. Autrement dit, le Paradis est annexé à la
Seigneurie divine les incitant à bien gérer leurs affaires et celle de
leurs bienfaits, ce qui les distingue des autres nations. »[9]
Fin de
citation.
Ô Allah ! Nous T’implorons de nous faire gagner le
Paradis, lieu de tous les plaisirs éternels, et de nous donner les
moyens de le mériter, certes Tu entends les invocations et les exauces.
"Allah Aalam" (Allah sait mieux )
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